Le coeur battant de nos mères de Brit Bennett

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Edition J’ai Lu (paru le 22/08/18), 378 pages

Lu dans le cadre de la LC du Picaboriverbookclub

Résumé:

« Tous les grands secrets ont un goût particulier ». Nadia a 17 ans et la vie devant elle. Mais quand elle perd sa mère et avorte en cachette, tout change. Elle choisit alors de quitter la communauté noire et religieuse qui l’a vue grandir. Boursière dans une grande université, Nadia fréquente l’élite. Elle a laissé derrière elle Luke, son ancien amant aux rêves brisés, et Aubrey, sa meilleure amie. Durant une décennie marquée des affres de la vie, les trajectoires des trois jeunes gens vont se croiser puis diverger, tendues à l’extrême par le poids du secret.

Dans la lignée d’Elena Ferrante et de Chimamanda Ngozi Adichie, Brit Bennett donne voix à des héros en quête d’accomplissement et nous offre un roman lumineux, inoubliable.

CHRONIQUE SOLO

Kate

(note: 4,5/5)

La maternité sous toutes ses formes
*
Un roman  lumineux formidable que j’ai dégusté jusqu’à la dernière ligne.

En version originale , le titre est « the Mothers ». Ce qui est très parlant et très explicite. La maternité est le fil directeur de cette histoire.
Une fresque américaine qui s’étale sur une décennie. En Californie, près de l’océan. Dans une communauté religieuse noire.
Nous suivons la trajectoire de trois jeunes gens qui se croisent, se séparent, se retrouvent. qu’est-ce qui les relie? Un secret d’alcôve. Rien que ça.
*
Des mères de cette communauté, ce chœur de femmes, narrent cette histoire si singulière en bribes de ragots, de rumeurs.
Alternés des vies torturées des personnages principaux.
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Une écriture fine, très sensible, maternelle, féminine et déjà mature pour cette presque-trentenaire. J’en suis restée estomaquée quant aux réflexions pertinentes qu’elle pose : l’amitié, l’ambition professionnelle, l’abandon des rêves d’ado, le deuil.
Et également une ouverture sur la question si actuelle de la religion aux USA: peut-on brider ces jeunes dans une foi parfois étouffante limite puritaine ? Certes, l émancipation, le désir de vivre ailleurs a un prix. Qui peut coûter cher. Cette jeune auteure n’a pas « poussé » cette questions dans ses retranchements. Elle l’a effleuré. A nous de nous documenter sur ce problème de société. Tiens, justement, le dernier numéro du très bon magazine America a rédigé un dossier là-dessus.
*
Une très belle histoire douce-amère, triste et poétique que je conseille à toutes les femmes, mères ou non. Un sujet parfaitement maîtrisé .

  • J’ai bon espoir de le faire lire à Clem.

La rose et le bourreau de Patrick PESNOT

Editions l’Archipel , parution le 5 septembre 2018,  331 pages

Résumé:

Cancale, milieu du XVIIIè siècle. Orpheline de mère et fille de capitaine, Julienne ne supporte plus sa marâtre. Résolue à changer de vie, elle décide un jour de couper ses cheveux, en le les vêtements de son frère et se fait appeler… Henri.
En route vers Paris, la garçonne vit d’expédients, dort à la belle étoile et se fait connaître de la maréchaussée en laissant pour mort un aubergiste émoustillé par son androgynie… Elle est recueillie par un jeune abbé aussi bon qu’avenant. Arrivée à Paris, à court de ressources, elle cède aux avances d’un sergent recruteur qui l’engage dans l’armée du roi sous le sobriquet de « Sans-Souci ». La voilà engagée dans la campagne de Bohème, à travers Vosges et Forêt-Noire.
Bientôt, quarante mille soldats franchissent le Danube et marchent sur Prague. Si Julienne se conduit avec bravoure, pourquoi chacun des hommes dont elle s’éprend – son capitaine, son compagnon de chambrée… – connaît-il un sort funeste ? De retour en France après avoir déserté, elle n’aura d’autre choix que d’assister dans sa tâche « Monsieur de Marseille » – le bourreau. Jusqu’à quand parviendra-t-elle à dissimuler son identité ?
Un roman picaresque dont l’héroïne, mutine aventurière, ne cesse de se perdre pour se retrouver. D’une plume alerte et truculente, Patrick Pesnot y fait revivre l’Europe galante et dangereuse du temps de Louis XV.

Chronique solo

Kate:

(note: 3,5/5)

Un road-trip féminin au 18ème siècle

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J’ai tout de suite été attirée par cette nouvelle parution de cette maison d’édition. Un roman historique, le 18ème siècle, une héroine rebelle, un road-trip européen.  Avec une touche de picaresque pour le côté authentique du récit.

Le sujet est assez simple: La destinée d’une jeune femme, en quête d’aventures, en mal de reconnaissance, dans les méandres de l’Histoire. Julienne, notre héroine va devoir affronter des dangers dont elle n’a pas conscience, et connaîtra l’amour . Elle retrouvera la paix des années plus tard et apaisera son âme de femme.

*

Le personnage de Julienne est singulier, son travestissement en jeune homme l’aidera à trouver une liberté chèrement acquise. Faisant fi des conventions morales, elle s’émancipera à travers sa démarche, son attitude « masculinisée » avec courage et ténacité. Dans un monde d’hommes (l’armée qui l’enrôlera), elle renoncera à son identité. Intrépide, curieuse, débrouillarde, chanceuse également, elle traversa bien des épreuves. Notamment l’éveil de l’amour interdit, la trahison, la jalousie. Car en ces temps reculés, malgré les prémices des Lumières,  les conditions de vie sont dangereuses.

*

La plume de l’auteur est minutieuse et réaliste et rend le récit vivant et bouillonnant. Un ensemble de détails (par exemple le métier de bourreau) qui appuie la véracité des propos.

J’ai tout de même été dérangée par un étalage trop important de scènes sensuelles à chaque chapitre.  Est-ce que les gens du 18eme siècle ont souvent eu l’occasion de « batifoler » malgré leur quotidien si insécuritaire ? De plus, j’ai eu du mal à m’attacher aux personnages secondaires du fait de leur psychologie trop peu développée.

*

Bien que n’approuvant pas forcément tous ses choix: le courage de se travestir, partir « le nez dans le vent », s’imposer la violence des champs de bataille, torturer des prisonniers…,  j’admire Julienne pour son audace et sa ténacité.

Une féministe avant l’heure !

Un beau portrait de femme refusant la dépendance d’un mari et l’obéissance masculine.

Mais le veut-elle vraiment? La fin du roman vous le dira.

L’Arbre-monde de Richard POWERS

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Editions Cherche-Midi, parution le 6/09/18, 484 pages

(Gracieusement proposé par #Picaboriverbookclub sur FB, dont Léa l’administratrice.)

Résumé:

Dans ce nouveau roman, Richard Powers embrasse un sujet de la nature et de nos liens avec elle. Les destins des protagonistes de ce récit (un psychologue, un étudiant, un concepteur de jeux électroniques, un photographe amateur, une botaniste visionnaire) s’entrelacent autour de ce qui est peut-être le premier et le dernier mystère du monde : la communication entre les arbres. Richard Powers explore le drame écologique et notre lente noyade dans le cyber world, et nous rappelle que sans la nature notre culture n’est que ruine de l’âme.

Chronique solo

Kate:

(note: 4,5/5)

Un éco-roman sur la sauvegarde des arbres

Quand Léa, l’administratrice du Picabo Riverbookclub a proposé la lecture d’un roman américain dont le sujet principal est la forêt, j’étais toute excitée. Ayant lu récemment un essai sur la sylvothérapie ainsi que « les langages secrets de la Nature » du grand spécialiste des arbres, Jean-Marie Pelt, je ne pouvais qu’acquiescer pour une demande de lecture. Et quelques semaines plus tard, j’ai eu ce gros pavé « L’arbre-monde » dans mes mains. Une fébrilité toute religieuse.

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Un plaidoyer pour tenter de rendre les hommes moins aveugles.

La trame du roman est originale puisque le premier chapitre débute par les Racines : 8 personnes, 8 vies déployées chacune à leur manière, ayant un lien plus ou moins fort avec un arbre. Des racines qui sortent du sol petit à petit, ces humains eux aussi à l’aube de leur vie. Une galerie de personnages émouvants, « exclus de la société »,  qui, pris isolément, sont indécis et perdus. Excepté peut-être Olivia, qui d’ailleurs fera le lien entre les deux chapitres.

Le Tronc, dont les Racines s’entrelacent pour s’unir en un destin commun. Et lequel est-il? Il est colossal, gigantesque, quelque chose qui dépasse l’Homme. Un combat essentiel de la cause environnementale : protéger ces grands arbres de la destruction de l’homme.

Alors, chacun de ces personnages va utiliser ses propres moyens pour s’engager dans un processus qui vise à changer nos mentalités. Certains passeront par l’activisme (l’écoterrorisme, le « squat » sur Mimas, le séquoia géant), l’élaboration d’un roman botanique, l’utilisation de la technologie informatique… Mais tous utilisent leur puissance et leur volonté, et là on voit bien la similitude avec le fonctionnement d’une communauté sylvestre.

Puis le troisième chapitre qui déploie tous ces humains vers la confrontation, la résilience, comme l’arbre qui se prolonge jusqu’à sa cime.

*

Un roman didactique dont l’Arbre est au cœur d’un problème mondial: que l’espèce humaine massacre le règne végétal sans vergogne, sans aperçu sur le très long terme.

Un texte dense, touffu rempli de citations et d’informations botaniques (je précise, au passage, que ces données sont entièrement exactes).

Pat la botaniste est celle qui nous apprend par exemple que « même des arbres d’espèces différentes forment des partenariats. Si on abat un bouleau, un sapin voisin peut en souffrir. » , « Rien n’est moins isolé, plus sociable qu’un arbre », « Un arbre mort, c’est un hôtel infini (pour les organismes vivants) ».

J’ai aimé son amour inconditionnel pour les arbres. Je me suis très vite identifiée à elle.

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Les arbres ont également une voix au chapitre. Par leur présence silencieuse, leur quasi -immobilisme et leur assise ancestrale, ils sont les héros de cette tragédie.

Parlons du constat final: la situation globale est catastrophique et terrifiante. Je pense que c’est un roman qui sert de plaidoyer, de lanceur d’alerte pour toutes les générations à venir.  Un brin pessimiste et réaliste mais aussi optimiste si on sait où regarder d’une manière attentive, si on réapprend l’humilité , peut-être que tout ne sera pas perdu.

L’auteur a réalisé un énorme travail documentaire, avec des touches de poésie ainsi qu’un souffle romanesque. Et avec beaucoup de conviction qui je l’espère, aboutira sur « l’éveil des consciences ».

Je ne peux que vous le conseiller. C’est même « presque » une obligation de le lire 🙂

Ce matin, justement, j’ai fait un câlin à un épicéa. Et j’ai regardé le sol , là où grouillent tous ses compagnons/auxiliaires. Et j’ai remercié toute la forêt, car sans elle, nous n’existons plus.

« Vous et l’arbre de votre jardin êtes issus d’un ancêtre commun (et) aujourd’hui encore vous partagez avec cet arbre le quart de vos gènes. »

 

 

 

 

« Le poids du monde » de David JOY

(Editions Sonatine, 320 pages, parution le 30 aout 2018)

Reçu par le biais du Picabo River Book club sur FB

Résumé:

Après avoir quitté l’armée et l’horreur des champs de bataille du Moyen-Orient, Thad Broom revient dans son village natal des Appalaches. N’ayant nulle part où aller, il s’installe dans sa vieille caravane près de la maison de sa mère, April, qui lutte elle aussi contre de vieux démons. Là, il renoue avec son meilleur ami, Aiden McCall. Après la mort accidentelle de leur dealer, Thad et Aiden se retrouvent soudain avec une quantité de drogue et d’argent inespérée. Cadeau de Dieu ou du diable ?

CHRONIQUE SOLO DE KATE

(note: 4/5)

Une misère plus que noire au fin fond des Appalaches
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Connaissez-vous un roman noir rural au bord de l’asphyxie, qui vous entraîne au fond d’une spirale dont vous ne pourrez pas remonter à la surface? Oui, je l’ai trouvé! C’est le second roman de David Joy, un jeune auteur qui a déjà secoué le lectorat avec son premier opus « Là où les lumières se perdent » .
*
Il m’a terriblement remué « au fond de mes tripes ». Clairement ! Je préfère vous le dire: ne le lisez pas en hiver, quand le peu de lumière a du mal à se faufiler à travers les nuages gris. Mais préférez les jours de grand soleil, munissez-vous d’un transat, lunettes, soda et une dose d’optimisme, et , plongez…..
*
C’est l’histoire de trois personnages cabossés par la vie. Trois êtres en quête de bonheur et de « bonne fortune ». Un jeu de mots qui s’apparente soit à de la chance, soit à de l’argent pour….trouver son bonheur? Oui, de la chance, qu’est-ce donc dans ce coin paumé des Appalaches, qui renie les « laissés-pour-compte » ?
Pour Thad, jeune vétéran de retour dans sa caravane, qui tente d’oublier ses démons. Pour Aiden, son ami meurtri, l’espoir d’une vie ailleurs. Et pour April, la mère de Thad, c’est se fabriquer un meilleur souvenir, partir vers un nouvel Eldorado et panser ses blessures.
Forcer leur destin, est-ce bien la meilleure solution? Les deux jeunes hommes courent à leur perte; une folle poursuite qui aura des répercussions terribles et dévastatrices.
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« Qu’un homme soit né d’un côté ou de l’autre, il finissait toujours par faire des choses qui le hantaient pour le restant de sa vie. Les gens commettaient des erreurs qui ne pouvaient pas être réparées,… »
Voici une des pensées de Thad, dans un moment de pur désespoir ou alors de lucidité? Et c’est bien là tout le paradoxe. A force de vouloir s’élever et s’en sortir, la guigne le rattrape plus vite qu’il n’éternue!
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Une écriture désespérée et violente qui nous montre les dures réalités de ce petit microcosme américain. Pour ma part, en touriste qui ai vadrouillé un petit peu dans ce coin (le comté d’Asheville), j’ai apprécié de voir « l’autre revers de la médaille » ici.

C’est cru, c’est terrible, c’est brutal mais c’est surtout leurs vies.

Je me suis attachée à ces personnes , notamment Aiden, cherchant des opportunités d’avenir (vente de drogues).
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On assiste à une véritable descente aux enfers. On ne lâche pas le livre, on veut savoir, on veut aider. Et on se retrouve sur le carreau. Net, sans bavures. le coeur en miettes…..
Question de survie: on se dit que ce n’est que de la fiction. Ah oui? C’est tellement bien écrit que cela paraît réel. Vous croyez? Un monde violent, glauque, à la limite du supportable, rempli de vengeance mais aussi de regrets. Allez, on ne fait pas l’autruche, on sait que cela existe …..et on n’en sort pas indemne.…Pas complètement.
*
Mr Joy, vous avez un réel talent de conteur et vous gagnez votre place dans le genre « roman noir sociétal ».

 

« Une femme entre nous » de Hendriks & Pekkanen

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Editions Sonatine, parution le 01/05/18

Résumé:

…Essayer ainsi de vous donner envie aux dépens de votre plaisir nous a semblé malvenu. Nous nous contenterons simplement de vous dire que Greer Hendricks et Sarah Pekkanen ont élaboré une construction littéralement diabolique et inédite afin de nous faire éprouver l’espoir et le désespoir des femmes, l’usure du couple, l’amitié féminine, tout cela sous couvert d’une intrigue captivante et de personnages bouleversants.

 

CHRONIQUE SOLO DE KATE

(note: 3,5/5)

Qui aime les « tourneboulés » (twist)?
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Alors, qu’en est-il de ce fameux thriller si encensé en ce moment dans les médias ?
J’ai décidé moi aussi de me laisser surprendre par ce best-seller des éditions Sonatine.
La couverture, que nous apprend-t-elle? Une écriture rouge sang, deux jeunes femmes presque identiques mises en miroir . Ca a de l’allure. Cela m’intrigue.
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Ici il est question d’un futur mariage huppé à New York, de deux femmes avec un même homme. Un triangle amoureux en somme. Oui, mais pas que.
Aussi de vengeance, de règlements de compte, de jeu de dupes.
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Le texte est narré avec plusieurs points de vue, toujours féminins. Toujours à la première personne du singulier. Et je vous conseille de bien rester concentré sur votre lecture. Car un coup de théâtre s’annonce au premier tiers du roman. Ha! Je vous ai bien eu!
Comme j’ai lu quelques chroniques avant d’ouvrir le roman, je me suis préparée à quelques retournements. Ayant l’habitude de ce genre de twist, je me suis « méfiée ». MAIS je me suis fait « avoir comme une bleue ».
Chapeau !
Il y a bien quelques détails qui peuvent mettre la puce à l’oreille. Je vous mets au défi , hein!
Passé ce premier étonnement, le récit se poursuit nonchalamment pour finir en apothéose. Il y a encore eu 1 fois, 2 , 3 fois des « tourneboulés » qui brouillaient les cartes. Les jeux sont faits, rien ne va plus !
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L’histoire de femme blessée n’est pas une idée originale bien sûr mais suffisamment addictive pour l’engloutir en deux jours. Une écriture résolument féminine (quatre mains) ,agréable et très scénarisée (à quand un futur blockbuster?).
L’intimité des personnages est bien fouillée, bien décrite et surtout pleinement nuancée. Personne n’est parfait . Méfiez-vous des apparences (surtout les plus jolies, les plus lisses).
**petit spoil** le Prince charmant ici, a une personnalité psychiatrique « très à la mode », je n’en dis pas plus.**
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En conclusion, je dirais que c’est une lecture toute indiquée pour les amateurs de thrillers psychologiques aimant se « faire mener en bateau » et des révélations fracassantes.

« Dans la cage » de Kevin Hardcastle

Chronique solo de Kate:

(Editions Albin Michel, 336 pages, parution le 29 aout 2018)

  • C’est une nouveauté de cette rentrée littéraire. J’ai pu le lire grâce au soutien du Picabo River Bookclub sur FB. Vous connaissez déjà mon amour pour cette collection « Terres d’Amerique »…

(note 3,5/5)

Une tragédie qui vous met K-O
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Et un crochet du droit, un uppercut, un jab et te voilà dans les cordes.
Eh oui, le premier roman d’un auteur canadien parle de boxe. L’auteur est lui-même ancien boxeur et cela se ressent.
N’y connaissant rien de rien à ce sport de combat, cela ne m’a pas freiné dans ma lecture.
Une lecture attentive, concentrée sur les actions qui s’enchaînent à toute vitesse.
*
Bienvenue dans le monde de Daniel « Dan », jeune boxer à la retraite, marié à Sarah et papa de Madelyn. Tous trois forment une petite famille très soudée, dans un coin paumé de la province d’Ontario.
Dan a raccroché les gants après s’être blessé et a perdu son rêve de devenir champion. Dans cette contrée âpre et un peu hostile, le travail est difficile à obtenir. Il faut pourtant « faire bouillir la marmite ». La famille se fait aider par leurs voisins amis (sorte de grand-parents adoptifs). Mais cela ne suffit pas. Dan devra se mêler à la mafia locale….malgré sa promesse.
Et là les ennuis commencent….jusqu’à l’apothéose finale.
*
J’ai eu beaucoup de mal à rentrer dans le récit. Une multitude de personnages entrent en scène rapidement, les actions s’enchaînent, les scènes de combat sont époustouflantes. Je me revoyais jouer à « Street fighter » sur ma console.
Puis au milieu du livre, je me suis fait happer dans cette spirale descendante, dans une noirceur glauque et terriblement malsaine.
On se rend vite compte que l’espoir d’une vie meilleure est vaine et que la tragédie que tout le monde ressent arrivera bien vite.
Je me suis attachée à ce petit bout de femme qu’est Sarah, une épouse attendrissante et bienveillante.
Le dernier uppercut est donné en finale, quand on ne s’attend plus à rien de pire. Et c’est là tout le talent de l’auteur. Nous embrumer, nous endormir puis nous donner son coup de poing …..là où ça fait mal…..
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Quand la violence à l’état brut a tout donné mais qu’elle essaie encore de tirer sa révérence , de sortir du ring avec brio : voilà , c’est ça la tragédie.
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Même si je n’ai pas réussi à m’imprégner du personnage de Dan (excepté lors de ses combats de free fight ), j’ai eu tellement de peine pour ce « laissé-pour-compte « trash-white » .
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Quand un choix difficile fait il y a longtemps peut faire saborder l’équilibre des années après.
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L’écriture est nerveuse. Des scènes tout à fait envisageables pour le cinéma. Des détails et descriptions justes et surtout précises (par exemple la boxe). Un décor sordide et poisseux collant bien au contexte misérable et violent.

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Si vous aimez le fre-fight et le genre « pulp fiction » , vous serez servis.

 

« L’Affaire Dupont de Ligonnès », la secte et l’assassin – Guy Hugnet

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(Editions l’Archipel , parution mai 2018), merci à Mylène pour cette proposition.

Résumé:

On croyait tout savoir sur l’affaire Dupont de Ligonnès. Tout, sauf l’essentiel : qu’est-il advenu de l’auteur présumé du quintuple assassinat de Nantes ?
C’était le 21 avril 2011 : la police découvrait cinq corps enfouis sous la terrasse d’un jardin, chacun accompagné pour son dernier voyage d’une figurine religieuse. Or cette « clé » symbolique n’a été que très peu exploitée. Elle permet pourtant de déchiffrer cette affaire criminelle hors norme.
Xavier Dupont de Ligonnès grandit dans la magie des miracles et des apparitions, auprès d’une mère – papesse autoproclamée d’une Église apocalyptique – engagée dans un combat obsessionnel contre Satan. Jusqu’à l’âge de 35 ans, il se croit un « Élu » de Dieu. Puis, brutalement, il perd la foi. « La pire désillusion », écrira-t-il. Dès lors, tel Lucifer, l’ange déchu, il entame une longue descente aux enfers qui se conclura par une effroyable tragédie familiale.
Menée sur six années et s’appuyant sur des documents inédits – notamment les écrits de la mère –, cette enquête suit, tel un profiler, l’errance mentale d’un psychopathe hanté par la question religieuse. Guy Hugnet s’est rendu à Roquebrune-sur-Argens, sur les lieux de la disparition de «XDDL». Après avoir reconstitué l’itinéraire probable du fugitif, il indique le lieu, jamais exploré par les enquêteurs, où son corps pourrait être retrouvé.

 

Clem:

(note: 3/5)

(A la suite d’une erreur informatique, je me suis vue supprimer mon premier essai sur « L’Affaire Dupont de Ligonnès » de Guy Hugnet.  Je vous prie donc de m’excuser si ma deuxième tentative d’écrire une critique sur ce livre peut sembler moins détaillée et travaillée.)

Reprenons donc depuis le début.

« L’affaire Dupont de Ligonnès », c’est quoi ?

Eh bien, c’est un livre troublant, dévastateur.

Et de l’effroi du début à la fin.

Jusqu’alors, je n’avais jamais entendu parler de l’affaire Dupont de Ligonnès. J’ai donc été intriguée en apprenant que ma mère avait eu un partenariat, qui justement, traitait de « L’affaire Dupont de Ligonnès ». J’avais vraiment hâte d’en savoir plus sur cette mystérieuse affaire.

Et quelle ne fut pas ma surprise ! Car en lisant ce livre,  j’ai découvert, bien malgré moi, l’affreuse tragédie familiale : un meurtre collectif, destructeur, qui avait tout d’un acte égoïste.

En grande partie, ce livre abordait beaucoup la religion, une en particulier : la religion chrétienne. Quel ne fut pas mon désarroi ! Car moi-même, étant catholique, je ne comprenais rien au vocabulaire chrétien utilisé dans le livre. Il faut dire que je n’étais pas aussi intéressée que ça par cette religion. Et j’ai trouvé cela plutôt barbant que ce thème soit étalé dans autant de chapitres et de paragraphes. Cela en devenait épuisant, presque déroutant. Cette lenteur qu’exerçait ligne sur ligne tous ces mots religieux, compliqués.

Note à moi-même, on peut voir l’implication réelle que le journaliste a mené dans ses recherches. On peut noter la précision et le soin permanent que Guy Hugnet a entrepris de transmettre dans ses écrits. Les recherches sont tellement précises d’un point de vue religieux que je me demande si on n’en saurait pas un peu plus sur cette affaire. Mais où a-t-il donc trouvé autant d’informations aussi minutieuses sur les principes et rituels sectaires d’une secte aussi secrète que l’Eglise de Philadelphie?

En bref, j’ai vraiment aimé avec quelle précision et détermination l’auteur a tenté de reconstituer l’Affaire Dupont de Ligonnès. J’apprécie ses efforts à juste titre dans le cadre de l’enquête, au point qu’il s’implique lui-même personnellement. (il va suivre étape par étape sa route jusqu’en Provence, dernier lieu retrouvé)

Petit point négatif de l’histoire, je n’ai pas bien compris l’intérêt qu’il y avait à avoir à détailler aussi minutieusement que possible la vie religieuse de Xavier.

Du côté de l’enfance de Xavier et Agnès, j’aurai voulu plus de détails et de souvenirs dans leur vie respective, ainsi que dans leur vie de couple. Pareil du côté des enfants, car finalement, on en a pas beaucoup entendu parler.

A ma plus grande contrariété, que le principal intéressé et concerné, c’est malheureusement ce père de famille, ce Xavier Dupont de Ligonnès.

Quoi qu’il en soit, c’est au final avec curiosité que j’ai pu lire et découvrir le patient travail de Guy Hugnet qui a sous doute pris un temps infini à écrire ce livre et à bien vouloir nous partager cette horrible affaire, celle des Dupont de Ligonnès.

Kate

(note: 3/5)

Brr, ça fait froid dans le dos !
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Je sors de mes genres littéraires habituels puisque je vais vous parler d’une lecture ou plutôt d’un essai/enquête écrit par un journaliste spécialisé dans les affaires criminelles scientifiques.
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Avez-vous entendu parler en 2011 d’un quintuple meurtre familial à Nantes? Oui, certainement, comme moi, mais c’est un peu flou à vrai dire. Certes, il y a eu un battage médiatique puis plus rien.
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Ces cinq corps retrouvés sous la terrasse d’un jardin nantais, de la demeure de la famille Dupont de Ligonnès. Il manque Xavier le père.  Heum heum!
Ce serait donc lui l’assassin proclamé? A l’heure où je vous écris, on ne l’a toujours pas retrouvé. Pfuit, évanoui dans la nature.
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Dans ce récit, fruit de 6 années de recherches, compilations de documents inédits, nous suivons les pas de cet homme pour déchiffrer son état d’esprit. Pour essayer de comprendre pourquoi il en est arrivé à massacrer de sang-froid sa petite famille.
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Retour en arrière sur son enfance, adolescence et vie de jeune adulte, marié et finalement père.
La question religieuse est abordée de manière très marquée. Normal, Mr Ligonnès a été élevé dans le sacerdoce catholique. Puis dérivé dans une sorte de secte. Endoctriné fortement par sa mère.
L’auteur, ici, nous entraîne dans les méandres théologiques (même étant de confession catholique, je me suis « perdue » dans ces textes obscurs).
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Une lecture passionnante, pleine de surprises et de découvertes. On en apprend un peu plus sur ce criminel, apparemment « bien sous tous rapports » d’après son entourage.
Le profil laisse penser à un psychopathe avec délire mystique. Mais les psychiatres ne sont pas tous d’accord sur certains points psychologiques.
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La fin laisse planer un gros point d’interrogation. Comme je vous l’ai dit au début, Mr Ligonnès est « aux abonnés absents », on a retrouvé sa voiture dans le Sud de la France. L’auteur journaliste a même foulé les mêmes hôtels que lui (quelle minutie dans sa reconstitution).
Ce sujet m’a déconcerté, intrigué. Je suis donc allée me renseigner sur le Net pour me documenter davantage.

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Une histoire captivante qui pourrait plaire à des fans de Pierre Bellemare avec ses « cas non résolus ».

 

 

Les fleurs du repentir de Tamara McKinley

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(Les éditions de l’Archipel, collection Archipoche, parution le 2/5/2018)

Un grand merci aux éditions Archipel et Mylène pour l’envoi du roman

Résumé:

Cela fait longtemps que Claire a quitté les terres hostiles et désolées du domaine où elle a grandi pour poursuivre ses études et sa carrière de vétérinaire à Sydney.
Mais quand elle reçoit l’invitation de sa grand-tante Aurelia à une réunion de famille, Claire est ramenée à son passé. Elle qui était partie après une violente dispute avec les siens…
Bien qu’à contrecœur, Claire rejoint l’arrière-pays australien. Mais comment va réagir sa mère, Ellie, qu’elle n’a pas revue depuis cinq ans ? Et Leanne, sa sœur, lui battra-t-elle toujours froid ?
En renouant avec ce passé, ce sont autant de rancœurs qui remontent à la surface, mais aussi des secrets qui surgissent. Et expliquent beaucoup de choses…
Comme à son habitude, Tamara McKinley brosse le portrait de femmes courageuses. Trois générations de battantes, qui chacune à leur manière ont dû lutter contre l’adversité pour gagner leur indépendance.

Chronique solo

Kate:

(note: 3/5)

C’est toujours avec un grand plaisir que je lis une auteure australienne. J’apprécie beaucoup les descriptions de ces vastes étendues sauvages, l’outback où fourmille mille et un dangers. A l’esprit, j’ai ce souvenir vivace et nostalgique de la saga archiconnue « Les oiseaux se cachent pour mourir » , sur fond de romance et de drames.

L’été est particulièrement propice à ce genre de littérature, où la canicule côtoie la langueur dans un transat, un cocktail dans une main, le livre dans l’autre.

Me voilà partie en Australie avec trois femmes d’une même famille. Dans des époques différentes. L’entrée en matière se fait par un évènement tragique. Puis nous retrouvons Claire, la contemporaine, une jeune femme désirant connaître tous ces secrets planant autour de la demeure familiale.

Puis Ellie, la maman, une héroïne malgré elle, avec la peur au ventre. Une peur bleue de tout avouer à ses deux filles, Claire et Léanne. Et accompagnée de sa tante Aurélia, femme forte et bienveillante.

Une galerie de personnages presque tous féminins. Des femmes courageuses et combatives. Des être blessés et émotifs aussi.

Le fameux secret de famille est dévoilé à la fin mais l’auteure a laissé quelques indices (assez faciles je l’avoue). Comme des pièces de puzzle qui se rassemblent à la fin. Les hommes à leurs côtés ont également un grand rôle à jouer dans cette histoire tragique.

Une lecture addictive, une plume soignée et facile à lire. L’alternance des époques donne du souffle et du rythme au récit.

Les descriptions de paysage, le travail fermier du domaine m’ont permis de m’immerger complètement dans ce bush parfois hostile et aride.

De la romance, de l’aventure, de la passion, des drames et beaucoup d’humanité, voilà ce que j’en ai retenu.

 

 

« Le cactus » de Sarah Haywood

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(Editions Denoel, 443 pages, parution le 7/06/18)

Merci aux editions Denoel pour nous l’avoir proposé

Résumé:

À quarante-cinq ans, Susan Green s’est fabriqué une vie parfaite : elle a un métier qu’elle adore, un joli studio dans lequel elle cultive ses précieux cactus, un arrangement bien particulier avec Richard, qui lui procure sorties culturelles et satisfaction sexuelle. Tout est sous contrôle, sauf son insupportable frère, Edward, un fainéant alcoolique qui vit aux crochets de leur mère malade.
Cette merveilleuse mécanique commence à se dérégler quand Susan apprend qu’elle est enceinte (comment a-t-elle pu faire une erreur aussi énorme ?) et que sa mère décède en laissant à Edward la totalité de sa maison (comment sa mère a-t-elle pu la trahir ainsi ?). Hors de question de garder Richard, le père de l’enfant, dans le paysage, leur accord était très clair, et hors de question de laisser son frère hériter ! Déterminée, inflexible, Susan se bat sur tous les fronts, en vain.
L’inaccessible «cactus» va-t-il enfin laisser un peu de place à l’improvisation et au lâcher-prise ?

Clem:

(note: 2/5)

Un livre qui ne manque pas de charme, mais qui ne m’a pas pour autant su me plaire dans son intégralité …

La couverture me donnait très envie de le lire, printanière et agréable à l’œil.

Une couverture girly, jolie, toute mimi qui ne manquait pas de couleurs !

Et pourtant, en entrant dans le livre, j’ai eu l’effet inverse : mais où était donc ce petit côté rafraîchissant qu’on apercevait sur la première de couverture ?

Déjà, l’histoire portait  sur les problèmes familiaux : une famille dysfonctionnelle, la mort d’un proche …

Rien de bien excitant, sauf si on aime les histoires à thème familial et le calme plat (où il ne se passe quasiment rien).

Ici, le terme « l’eau qui dort » est bien approprié dans le cadre de ce roman.

A la base, je ne suis pas vraiment  fan de ce genre d’histoires. Je trouve que ces livres devraient davantage être lus par les adultes.

Nous autres adolescents, raffolons plutôt de romans « young adults », policiers, aventures …

Mais surtout, nous voulons du piment dans l’histoire !

Des intriques, des bouleversements, et plein de rebondissements.

Ce qui n’était pas du tout le cas dans ce livre : il y a trop de sévérité, un manque de légèreté ( notamment dans l’écriture de l’auteur) et pas assez de « lâcher prise » !

Côté personnages, je n’arrivais pas à m’identifier au personnage principal : l’héroîne a un coeur de pierre, elle ne sait pas s’amuser. En même temps, quand on a 45 ans, difficile de se comporter comme une adolescente !

Autant être honnête avec vous : je n’ai pas pu lire le livre jusqu’au bout.

Passé environ 100 pages, je n’ai pas pu continuer. L’histoire n’avançait pas, et il m’arrivait  parfois de lire trois fois la même phrase ou le même paragraphe. De plus, je trouvais « Suze » trop dure envers son petit frère « Edward » et surtout, envers elle-même.

Son caractère est trop rigide à mon goût, et peut-être est-ce du à cette barrière qui m’empêche d’être complètement ancrée dans le récit.

Il y a cependant quelque chose qui m’échappe : pourquoi est-elle si sévère envers elle-même ? Car il doit bien y avoir une raison, un secret familial …  Cela, c’est à vous de le découvrir, si vous êtes curieux 🙂

Dans l’ensemble, une lecture difficile.

Je ne pense que ce n’était pas le moment adéquat pour lire ce roman.

Je ne suis peut-être pas assez mature pour lire ce genre de livres en ce moment.

Qui dit que je ne pourrais pas le relire plus tard, la tête hors de l’eau et avec les idées en place ?

Car j’en suis sûre, pour lire ce roman, il faut faire preuve d’une grande maturité.

 

Kate:

(note: 3,5/5)

En enlevant les épines d’un cactus, que reste-t-il ?
*
« Le cactus » en voilà un joli titre accrocheur qui me plaît. Et quelle couverture attractive et colorée.
Alors oui ça parle de plantes (un petit peu) mais surtout il est question de cactus au sens métaphorique.
« Qui s’y frotte, s’y pique » : Quand on prend le risque de s’attaquer à quelqu’un ou de côtoyer un danger, on s’en repent.
Mais je ne vois pas encore, bien qu’ayant lu tout le roman, de qui il s’agit.
L’héroine Susan ou son frère Edward ?
Ou alors les deux?
Peut-être….
*
Je m’attendais à de la lecture légère et mignonne. Et non, l’histoire est bien plus complexe, un dénouement certes facile mais beaucoup de thèmes intéressants tels la filiation, une quête de vérité identitaire, la tolérance.
*
Susan est une jeune femme tellement rigide et pétrie de morale que cela a frisé le ridicule. Ou alors a-t-elle un comportement autistique? Ou alors se blinde-t-elle à tout-va pour ne surtout pas exprimer ses angoisses? Peur d’abandon.
De vulnérabilité. Elle explique par exemple qu’elle est sujette à des sentiments irrationnels, ces sentiments qui rognent sa couche protectrice et qui l’exposent aux autres, à l’inconnu.
Bref, une personnalité complexe et néanmoins touchante. On la suit donc dans ses pérégrinations juridiques avec un héritage bafoué.
Les personnages secondaires ne sont pas en reste et on y retrouve bien quelques clichés avec Kate, la maman/voisine/aide bienvenue , Rob le paysagiste vegan très serviable, la tata Sylvia qui se mêle de tout, les cousines pestes et bien sûr le frère tant hai .
*
Susan apprend une vérité qui au lieu de la libérer, l’emprisonne.
Le final est un peu convenu. Si je vous apprend qu’il y a un happy end, vous me croiriez. D’un claquement de doigts – euh non – d’un accouchement, Susan détruit sa carapace de cactus (ou botaniquement, enlève ses épines) et se met à nu.
*
En conclusion, une comédie douce-amère anglaise qui m’a fait du bien. J’aime beaucoup les dénouements heureux.

 

 

« Les fantômes de Manhattan » de R.J. ELLORY

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(Editions Sonatine, 464 pages, parution 7 juin 2018)

Résumé:

Et si un livre détenait les clés de votre existence ?

Annie O’Neill, 31 ans, est une jeune fille discrète. Elle tient une petite librairie en plein cœur de Manhattan, fréquentée par quelques clients aussi solitaires et marginaux qu’elle. Son existence est bouleversée par la visite d’un nommé Forrester, qui se présente comme un très bon ami de ses parents, qu’elle n’a pratiquement pas connus. L’homme est venu lui remettre un manuscrit. Celui-ci raconte l’histoire d’un certain Haim Kruszwica, adopté par un soldat américain lors de la libération de Dachau, devenu ensuite une des grandes figures du banditisme new-yorkais. Quel rapport avec l’histoire intime d’Annie ? Et pourquoi le dénommé Forrester est-il si réticent à lui avouer la vérité ? Lorsqu’elle lui sera enfin dévoilée, celle-ci sera plus inattendue et incroyable que tout ce qu’elle a pu imaginer.

* Merci aux Editions Sonatine pour l’envoi de ce roman *

—CHRONIQUE SOLO—

Kate:

(note: 3/5)

Des émotions bien new-yorkaises. ———-
*
C’est le premier roman de RJ Ellory (publié 14 ans plus tard en France). Et aussi le 1er que je lis de cet écrivain.
Je n’ai aucun élément de comparaison pour vous donner mon avis bibliographique .
Intéressée particulièrement par le lieu mythique d’une ville qui ne dort jamais: New-York.
*
Deux histoires qui s’entremêlent.
L’une, bien réelle, contemporaine, de la bien fade vie d’Annie O’Neill, libraire et célibataire.
L’autre, dans un passé pas si lointain, un destin hors du commun de Mr Rose.
Qui les lie? Mr Forrester bien sûr! Un vieillard bien mystérieux et à l’allure bien troublante.
Un manuscrit, des lettres d’amour, un client avenant, un voisin empathique et voilà que l’avenir d’Annie semble plus rose.
*
Des éléments intrigants qui auraient dû m’enthousiasmer. Mais Annie, la jeune dame m’a ennuyé avec ses jérémiades et ses plaintes si …..new-yorkaises 🙂
Je m’explique: je me suis rendu compte que nombre d’auteurs new-yorkais s’exprimaient d’une manière dramatique même -et si- il n’y avait aucune raison de se plaindre.
Le nombre de fois où j’ai pesté contre Annie! « Allez, remues-toi, bouges, fais quelque chose, ouvres les yeux, poses-toi les bonnes questions sur ce manuscrit, et ne pleurniches plus!  »
*
Mais l’écriture est agréable, des descriptions de quartier comme si on y était. Un ton résolument mélancolique qui conditionne les actes d’Annie.
Je me suis vraiment intéressée à l’histoire de mr Rose (le manuscrit). Emportée par sa vie et ses frasques, son destin tragique , les pages se tournaient vite.

Ce récit m’a touché avec des passages durs et bouleversants.
Et j’ai vite deviné son identité (au contraire de l’héroine).
*
Les personnages secondaires sont délicieux. Tout en nuances, une forte présence. Notamment l’ami/voisin Jack qui traîne ses fantômes avec lui. J’ai eu pitié de lui, le pauvre homme…
*
Ellory a une plume élégante maîtrisant l’histoire de bout en bout, un twist final avec le petit ami, une vengeance amère qui n’en est pas vraiment une.

Plus dure sera la chute ……